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Cabane à cochons mobile

Cabane à cochons mobile

La cabane à cochons est un outil agronomique adapté aux éleveurs qui désirent faire pâturer leur bande de cochons dans différents parcours. Diverses expériences ont été menées sur ce principe d’élevage porcin en plein air.

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Contexte et historique

Les principes agronomiques qui sous-tendent la réflexion

Dans les grandes lignes, le fonctionnement agronomique de cette cabane se calibre sur une rotation de trois à quatre déplacements par an :

  • Sur les résidus de culture maraîchère (par exemple), au début du printemps : cette pâture permet également de préparer le sol à recevoir les nouvelles cultures de l’année. Les cochons retournent la terre et mangent les dernières racines.
  • Sur une pâture de plein air pendant la saison.
  • Sur des zones forestières et boisées à l’automne. Pendant la saison d’automne, les bois et forêts donnent le maximum de leurs fruits (châtaignes, noix, noisettes, fruits sauvages, glands...) ce qui permet aux cochons de trouver leur propre alimentation naturelle.

Ce concept agronomique dépend évidemment des zones de pâture potentielles de chaque ferme.

Réglementation AB vis-à-vis des surfaces minimales

La dernière version de la cabane est dimensionnée sur 6 m².

La réglementation AB définit les conditions de logement des animaux en fonction de leurs besoins physiolo-giques et éthologiques, mais aussi des impératifs de protections climatiques.

En l’occurrence, les surfaces minimales à respecter par animal varie selon le poids de l’animal et sa catégorie (truie allaitante, porcelets, porc reproducteurs, porc d’engraissement).

Nous vous invitons à vous reporter à l’annexe III du règlement 889/2008 pour faire vos propres calculs, en fonction de vos objectifs d’élevage.

Rendre la cabane facilement déplaçable

Du point de vue technique et ergonomique, cette cabane à cochons a été conçue avec l’inspiration de celle de Robin Simon (voir le forum de l’Atelier Paysan). Le gros avantage de cette cabane est de pouvoir déplacer l’abri en même temps que les porcs à l’intérieur. Ainsi, la cabane est à la fois un abri et fait office de bétaillère pour les petites bandes de porcs.
Le dimensionnement de la structure en acier a été calibré pour ce compromis : entre légèreté, praticité (avec un attelage triangle qui permet le déplacement par tracteur), et solidité.

La dernière version de la cabane pèse environ 760kg (338kg d’acier ; 374kg de bois pour du douglas de densité 560kg/m3 ; et 48kg de tôle). Selon le poids des animaux, vérifiez en amont que votre tracteur pourra sup-porter l’ensemble.

Les derniers développements : sur la ferme de Trevero (56), en septembre 2020

Les modifications qui ont conduit à cette mise à jour sont multiples, notamment :

  • simplification de la fabrication et fiabilisation du montage du bois sur le métal
  • modification de l’emplacement des portes : une devant et une derrière pour plus de praticité
  • amélioration du système de verrouillage de la porte (moins sensible à la boue).
  • élargisssement de 2m50 à 3m.

Ainsi, 4 exemplaires ont été réalisés en septembre 2020 dans le Morbihan, sur la ferme de Trevero :

Pour améliorer le confort thermique et la durabilité, les autoconstructeurs ont choisi d’installer du bac
acier isolé et ont peint l’intégralité de la cabane.

A noter : les pieds ont été galvanisés pour les rendre plus durable (contact régulier/continu avec lisier).


Principales fonctionnalités

Celles-ci restent globalement les mêmes sur la dernière version. A savoir :

  • une aération entre les chevrons et le bardage ajouré (par rétractation des bois frais de sciage) sur la toiture. Les cochons craignant plus le chaud que le froid, l’aération de la cabane est faite de manière à créer le moins de courant d’air possible sur les animaux, tout en ayant une circulation d’air suffisante pour éviter les surchauffes.
  • Une hauteur sous toiture de 1m80 en grande hauteur. Ce choix permet à l’éleveur de rentrer dans la cabane de la manière la plus ergonomique possible. En effet, l’éleveur doit pouvoir pénétrer dans l’abri, ne serait-ce que pour nettoyer le paillage.
  • Des portes « pont-levis ». Les portes de la cabane sont à la fois un système de fermeture (lors du transport par exemple) et permettent aux porcs de grimper dans leur abri. Les portes sont désormais situées devant et derrière pour plus de praticité
  • Un plancher ajouré/amovible. Les cochons sont, contrairement à tout apriori, des animaux propres. Ceci dit, le plancher ajouré permet d’anticiper les accidents d’urines... Par ailleurs, pour faciliter le récurage de la cabane, il vous suffira de laisser une lames de plancher amovible (une des deux extrémités), de l’enlever au moment du nettoyage de manière à pouvoir faire tomber le fumier par cette ouverture.
  • Des pieds ajustables. La problématique récurrente des bâtiments déplaçables reste le dénivelé. De manière à rendre cette cabane la plus adaptable possible, des pieds ajustables se coulissent dans les poteaux structurels. Cette solution technique permet un battement de 35cm de dévers sur la largeur (2m).


Caractéristiques de la structure et techniques constructives

  • Bardage : à noter que les cornières, sur lesquelles sont fixées les lames de bardage, sont tournées vers l’intérieur (le plat étant donc vers l’extérieur). De cette manière, le bardage est retenu par les cornières lorsque la poussée vient de l’intérieur, anticipant donc le poids des cochons sur les parois.
  • Epure : une épure (dessin à l’échelle 1) peut-être utile pour l’assemblage de la structure. La perpendicularité des éléments est indispensable pour cette structure car, compte tenu de sa dimension, une différence d’angle peut mener à quelques cm d’imprécision au bout. La méthode est donc simple : le traçage avec exactitude de l’élément (châssis, pan de mur...) à l’aide d’un cordex ou d’un crayon de maçon. Idéalement, cette étape se fait sur une dalle plane. Une fois le dessin réalisé, on vient positionner les pièces de métal découpées en amont ; le pointage se fait au sol ; l’épure sert donc de gabarit assurant l’exactitude de l’orthogonalité. Une fois les éléments pointés, ne pas oublier de positionner les éléments contribuant au contreventement avant de tirer les cordons de soudure, qui risquent d’engendrer une déformation. NB : l’épure peut aussi être utile pour réaliser le bardage sur les pignons de la structure.
  • Équerrage : Autant pour l’épure que pour la vérification de l’orthogonalité, des techniques d’équerrage sont indispensables. La technique courante des charpentiers (le 3 ; 4 ; 5) permet de tracer des angles droit, à 30 et 60 degrés. Elle consiste à représenter un triangle rectangle dont les côtés sont respectivement un multiple de 3, 4 et 5 (ex : pour une longueur de 50 cm, le 3-4-5 serait : 150 cm, 200cm, 250cm). Cette technique peut permettre aisément de tracer une épure au sol. Par ailleurs, pour vérifier l’équerrage d’un pan de mur rectangle avant de le figer par les contreventements, il suffit de s’assurer que les diagonales sont égales. Ces deux techniques permettront également d’assurer un montage propre. Vous pouvez tracer une 3-4-5 à l’aide d’un simple mètre, d’un grand compas, ou d’une ficelle nouée tous les 50cm.
  • Déformation de l’acier : pour tous les assemblages continus (notamment entre le tube du châssis (80*40*4), il vous faudra limiter les cordons de soudure à des lignes de 50mm de long, tous les 150mm, régulièrement, dessus et dessous. Ceci pour limiter la déformation des tubes qui, par la chauffe de la soudure, vont avoir tendance à se galber.
  • Coaxialité : les pieds ajustables sont donc des tubes coulissant que l’on vient bloquer par une broche. La broche aura donc 4 trous à franchir pour passer de part et d’autre. Aussi, la coaxialité de ces trous est es-sentiel, même si une marge de 2mm a été prévue.

Pistes d’améliorations

  • étudier les possibilités d’alléger la structure (profilés et bois) ?
  • essayer de faciliter encore la fabrication en remplaçant la cornière par un plat de 40x5 ?
  • rajouter un système de blocage de porte (de type butée de portail) qui clenche lorsque l’on relève complètement la porte ?

Documents à télécharger

SOUTIENS

Ces travaux bénéficient du soutien financier de l’Europe et du Réseau Rural National, par le biais de la Mobilisation Collective pour le Développement Rural coordonnée par l’Atelier Paysan sur "L’innovation par les UsageR·E·s, un moteur pour l’agroécologie et les dynamiques rurales" (2018-2021)

LICENCE LIBRE

L’ensemble de cet article, des explications, des photos et des plans livrés sont accessibles à tous. Ils sont diffusables et modifiables à condition que vous mentionniez la paternité de l’œuvre (L’Atelier Paysan), et que vous apposiez sur tout document reprenant ces éléments la même licence utilisée par nos soins, à savoir la Creative Commons BY NC SA.