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Assistance à la plantation d’ananas

Assistance à la plantation d’ananas

L’outil d’assistance à la plantation d’ananas a été mis au point à La Réunion, à la demande de producteurs encadrés par l’Armeflhor et le CIRAD, entre 2016 et 2017.


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Contexte et historique

Le travail sur cet outil démarre en 2016 à La Réunion, dans le cadre du projet CASDAR ANANABIO, qui comme son nom l’indique, vise à développer les itinéraires techniques en AB (projet porté par l’Armeflhor (Asso Réunionnaise pour la Modernisation de l’Economie Fruitière, Légumière et Horticole) et le CIRAD (Centre de coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement)). L’Atelier Paysan est sollicité sur la question spécifique de la plantation.
En effet, la culture de l’ananas est très peu mécanisée ; en particulier, la plantation est longue et pénible. Dès lors, un travail s’engage pour mettre au point un outil d’assistance à la plantation.
Une première session de prototypage se tient en mai 2017. Par la suite, des essais au champ permettent d’améliorer l’outil.
Le prototype réalisé est aujourd’hui à disposition de tous les producteurs de l’île qui souhaitent le tester : il suffit d’en faire la demande à l’Armeflhor.


Présentation générale

1) Quelques repères préalables en culture d’ananas, à La Réunion

sans rentrer dans les détails de la filière, on peut retenir que la culture d’ananas concerne environ 350 producteurs à La Réunion. Par son relief très accentué, l’île possède un climat très contrasté, avec une large gamme de température, pluviométrie et rayonnement solaire. En conséquence, les itinéraires techniques sont très diversifiés.

Dans l’itinéraire technique concerné, les producteurs travaillent sur planche paillée (avec du plastique).
Les planches sont dimensionnées comme suit : environ 1,20 m de large et 25 cm de haut.

Les producteurs plantent des « rejets » (prélevés au pied de plants sains), à raison d’une densité théorique de 12 plants par mètre linéaire de planche.

En l’absence de mécanisation, la plantation représente environ 40 jours de travail par ha (en pratique : environ 15 jours à 3 personnes).
La planteuse permet de passer à 4 jours de travail à 3 personnes.

2) Présentation générale de l’outil d’assistance à la plantation


Principe de fonctionnement

La plantation reste manuelle.
Deux personnes travaillent allongées sur les banquettes, disposées en dessous de la benne de stockage des plants.
Les planteurs récupèrent les plants dans la trémie disposée devant eux.

Pour alimenter la trémie de distribution, la benne de stockage peut être levée (par vérins hydrauliques) : ce système permet de stocker un nombre de plants important tout en assurant une disposition permanente au niveau des planteurs.

Remarques :

  • il faut de bonnes conditions de sols (meuble) pour implanter.
  • l’outil a été imaginé pour un tracteur « standard » en culture d’ananas à La Réunion (puissance de 90 ch.).

En vidéo :


Caractéristiques techniques

1) Le chassis

Au-delà de la robustesse nécessaire, un travail particulier a été mené sur la nature de l’attelage. En effet, les producteurs souhaitaient pouvoir disposer de l’outil :

  • En le trainant comme une remorque avec un timon articulé : cela doit permettre d’améliorer le passage en bout de planche ; la partie remorquée suit mieux le tracteur qu’avec un timon classique. Les planches ne sont pas ou peu écrasées à l’entrée et à la sortie.

  • En l’attelant au tracteur via un triangle d’attelage : l’outil peut alors être porté.
    L’encombrement est alors réduit (75 cm de longueur en moins) mais les déports en virage sont importants. De plus, il faut s’assurer d’une bonne capacité de relevage du tracteur.

Le passage d’une version à l’autre est simple et rapide.

2) La trémie de stockage des plants

L’une des problématiques est la gestion du volume des plants. En effet, ceux-ci mesurent de 30 à 50cm de haut (jusqu’à 70cm) pour un diamètre de 3 à 5 cm à la racine.
Ce qui a des conséquences sur la contenance de la trémie : on estime qu’il faut environ 3,8 m3 pour contenir 2000 plants non taillés.

Pour diminuer ce problème, les plants d’ananas (= rejets) sont taillés.
Ici, un support bricolé localement à cet effet.

De plus, dans le cahier des charges fixé par les producteurs, un plein doit permettre de faire un aller-retour de 100m (soit une contenance de 2400 plans pour un poids d’environ 700 kg).
Ces paramètres ont été déterminants dans le dimensionnement de la trémie de stockage.

Par ailleurs, le conditionnement des plants influence grandement le volume utilisé : la mise en botte des plants permet de gagner du volume par rapport à des plants en vrac.
Ces paramètres sont pris en compte dans la conception de la trémie de stockage : celle-ci sera compartimentée partiellement, de manière à pouvoir être alimentée par des plants en bottes, mais aussi être testé avec des plants en vrac.

Cette trémie est mobile :

Le basculement de la trémie de stockage permet d’alimenter à intervalles réguliers la trémie fixe arrière (le distributeur). La présence de cette trémie à l’avantage de permettre d’augmenter le volume de stockage sans augmenter sensiblement la hauteur des trémies et donc la hauteur globale de l’outil.

3) Le distributeur de plants

Comme son nom l’indique, c’est le compartiment qui réceptionne les plants pour la distribution : les planteurs, allongés, sont face à lui.
Ce distributeur peut être cloisonné pour répartir les plants à main droite et main gauche, lorsque l’on travaille avec des plants en bottes.

4) Le poste de travail

Les banquettes :
Les banquettes s’inspirent directement de ce qui a déjà été étudié pour la Chtit’bine :

Positionnement au niveau de l’outil

Les planteurs sont situés directement sous la trémie de stockage.

Les banquettes sont positionnées de manière à faciliter la préhension des plants dans le distributeur en face des planteurs.

5) Réglage de la hauteur de travail

Pour une réduction de la pénibilité du travail, une hauteur de travail adaptée à la hauteur des planches et à la longueur des bras des planteurs est nécessaire.

Les roues latérales, animées par un vérins hydraulique double effet, permettent la gestion de cette hauteur.

6) Amélioration de la sécurité

Depuis la réalisation du premier prototype en 2017, des améliorations ont été amenées, notamment en termes de sécurité pour les planteurs.
En effet, si le système de système de levage est efficient, il est quand même un danger majeur pour les planteurs : la proximité avec le vérin hydraulique non cartérisé était un problème.

Dès 2018, le vérin a été positionné sous le chassis et protégé par un carter.

Par ailleurs, la benne basculante a été également sécurisée : une crémaillère est ajoutée aux vérins hydrauliques.


Documents à télécharger

  • Plans de la machine (pdf)
    en cours de finalisation - à venir très prochainement

SOUTIENS

Ces travaux bénéficient du soutien financier de l’Europe et du Réseau Rural National, par le biais de la Mobilisation Collective pour le Développement Rural coordonnée par l’Atelier Paysan sur "L’innovation par les UsageR·E·s, un moteur pour l’agroécologie et les dynamiques rurales" (2018-2021)

LICENCE LIBRE

L’ensemble de cet article, des explications, des photos et des plans livrés sont accessibles à tous. Ils sont diffusables et modifiables à condition que vous mentionniez la paternité de l’œuvre (L’Atelier Paysan), et que vous apposiez sur tout document reprenant ces éléments la même licence utilisée par nos soins, à savoir la Creative Commons BY NC SA.