Notre démarche R&D
Notre démarche de recherche et développement est paysanne et participative.
Elle vise à rendre plus autonomes les fermes du point de vue de l’équipement, grâce à la co-conception d’outils et bâtis agricoles adaptés à leurs besoins spécifiques, facilement reproductibles et appropriables.
La “bricole” est constitutive du milieu agricole : les paysannes et paysans se débrouillent, construisent, innovent, par nécessité et souvent aussi par goût, depuis toujours.
L’Atelier Paysan participe au recensement de ces initiatives dans différentes filières, afin de dénicher les pratiques novatrices, potentiellement profitables à toutes et tous. En ce sens, nous menons régulièrement des “Tournées de Recensement des Innovations Paysannes” (TRIP).
Ces compilations d’innovations techniques contribuent au fil des années à alimenter des échanges sur les technologies agricoles via notre forum en ligne. Inversement, le forum permet à des paysans et paysannes de faire connaître des “trouvailles” qui peuvent inspirer d’autres paysans et parfois amener à l’émergence d’outils mis en plans et proposés en formation à l’autoconstruction.
Depuis 2024, les « essaims » de l’Atelier Paysan peuvent également réaliser ces TRIP sur leur territoire. Les trouvailles sont alors mises au pot commun afin d’en faire profiter à toutes et tous.
En parallèle, nous sommes à l’écoute et récoltons les besoins en outillage des paysans et des paysannes afin de prioriser les choix d’outils sur lesquels travailler, et définir notre rôle dans la recherche collective de solutions.
Notre mission est d’accompagnons les paysans et paysannes vers la réappropriation des savoirs faire autour de leurs outils et bâtis.
Afin de répondre à leurs besoins spécifiques, auxquels l’offre proposée par le marché des agroéquipements ne répond pas (sur le plan technique, financier ou éthique), nous impliquons nécessairement les paysans et paysannes dans la recherche de solutions techniques adaptées à des besoins partagés.
Les outils conçus deviennent des outils adaptés et adaptables, réparables et économiquement accessibles.
Bien que non linéaire, la démarche pourrait se résumer en 6 grandes étapes.
Ce schéma est la version "chimiquement pure" de notre démarche. En pratique, le développement d’outils est plus organique : certains outils arrivent dans notre pot commun déjà prototypé, chroniqués grâce à une TRIP, ne nous laissant pour mission que de le diffuser. D’autres peuvent s’arrêter à l’état de cahier des charges lorsque les discussions dévoilent un besoin organisationnel plutôt que technique. D’autres encore n’aboutissent pas à des plans détaillés mais uniquement à des schémas en papier quadrillé issus de productions paysannes. Il existe un gradient d’objectifs et de livrables dans nos productions à dessein, afin de permettre une multiplicité d’approches et de pratiques.
Une fois le prototype stabilisé et les plans disponibles, les outils peuvent être commandés sous forme de kit prêts à souder sur notre site, pour un montage en autonomie ou lors d’une formation - chantier. Toute personne maîtrisant les techniques d’autoconstruction peut se saisir librement de ces éléments.
Les outils élaborés ne sont pas figés ! Chaque outil peut continuer d’évoluer à partir des retours d’expériences des usagers et usagères. Le cultibutte, par exemple, l’un des tout premiers outils de travail en planches permanentes en maraîchage, en est à sa cinquième version.
Aujourd’hui, plus de 130 plans et descriptions d’outils sont disponibles sur notre site.
Nous inscrivons notre démarche dans une philosophie libriste : tous les plans sont sous licence de diffusion libre Creative Commons (CC BY-NC-SA).
L’apposition de cette licence permet de diffuser les connaissances et les plans créés pour qu’ils profitent au plus grand nombre tout en empêchant leur accaparement commercial. La culture du libre signifie donc que les créations deviennent des « communs », qui évolueront au gré des retours et contributions de leurs usagers et usagères. Le savoir doit circuler pour s’enrichir.
