S’outiller pour les luttes
L’Atelier Paysan, mai 2025
Au plan agricole et alimentaire, c’est du côté des pratiques déjà existantes, venues pour certaines d’un passé proche, mais surtout d’expériences collectives très récentes, que nous identifions des leviers de transformation sociale. Elles sont denses en relations humaines, en échanges de savoirs artisans-paysans, en processus ingénieux plus qu’ingénieurs, en attention au travail, en dignité, en pouvoir « avec » et non plus « sur » les milieux de vie et les territoires. Le fondement même de l’Atelier Paysan est de colporter ces pratiques, qui s’inscrivent dans son projet politique d’autonomie paysanne et de démocratie alimentaire.
Tendre vers une perspective de subsistance, c’est chercher à couvrir collectivement les besoins essentiels d’un territoire par des productions dégagées des logiques capitalistes. Mais c’est aussi un acte subversif immédiat. La décliner en nourrissant dès maintenant et concrètement les luttes, urbaines ou rurales, c’est tenter de lever ensemble l’état de siège et de dépendance maintenu par les classes au pouvoir. C’est aussi rendre visible l’ensemble du travail de subsistance effectué dans la société, maintenu dans un état de domesticité comme l’était et l’est encore celui des femmes.
Nous parlons de subsistance subversive pour le trait d’union entre celles et ceux qui s’organisent pour retrouver une part essentielle de leur autonomie. Entre celles et ceux qui subissent la main-mise de l’agriculture industrielle, et celles et ceux qui en sont sortis ou essaient d’en sortir. Entre les populations qui ont subi et subissent la dépossession coloniale et celles qui s’opposent concrètement à l’organisation de tels pillages par l’agro-industrie et les États coloniaux.
Participer au ravitaillement des luttes sociales est donc un prolongement logique de notre projet politique et technique. L’Atelier paysan entend soutenir concrètement les collectifs d’habitant·es en résistance, les collectifs d’auto-organisation ouvrière, les greniers des Soulèvements de la Terre, les cantines de lutte. Sans présumer de nos forces, nous tâcherons de le faire là où c’est possible, par la formation au travail du métal et le conseil au montage d’ateliers ; par l’appel à la récupération de matériaux ; par la mise à disposition d’ateliers et d’outils ; par l’appui à la construction de zbeulinettes (remorques de manif mobile), d’outils de transfo, de cuisine mobile et de maraîchage : rocket stove, presse, fours à pizzas, auto-wash, cultibutte…
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A venir... des plans, croquis, images des outils autoconstruits
10 - 11 mai 2025 : Rencontres à l’InterZbeulinette de Notre-Dame-des-Landes