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L’Atelier Paysan

L’Atelier Paysan - un groupe de trois entités

L’Atelier paysan est une initiative d’autonomisation technique et politique née au tournant des années 2010. Structuré d’abord sous forme associative (ADABio autoconstruction, 2011-2013) puis sous forme coopérative de 2014 à 2024, il se décline désormais en trois entités distinctes, aux finalités et modes d’action complémentaires :

  • La SCIC (société coopérative d’intérêt collectif) porte le cœur commercial des activités, notamment la formation des paysan-nes et des porteurs et porteuses de projet agricole, ou encore l’achat-revente de métal via sa filiale KAP (Kits de l’Atelier Paysan). Elle appartient à ses sociétaires, personnes morales ou physiques ayant souhaité détenir des parts de cet outil de production.
  • Communs Paysans est une association loi 1901 destinée depuis 2024 à gérer les communs de l’Atelier Paysan, en veillant aux règles indispensables à leur promotion et à leur préservation (notamment en évitant toute appropriation commerciale) ; elle contribue également à organiser les activités bénévoles du groupe l’Atelier Paysan en vue de la diffusion nationale de son projet technique et politique.
  • « Soudons, fermes ! » est le réseau des essaims de l’Atelier Paysan, issus de la dynamique d’essaimage initiée en 2023 par la SCIC pour porter à l’échelle de leur territoire tout ou partie du projet de l’Atelier Paysan. Autonomes dans la mise en œuvre de leurs activités, les structures adhérentes à cette association de personnes morales bénéficient de la force du réseau tout en contribuant à sa consolidation.

Ces trois structures, dotées chacune de leurs instances dirigeantes, forment un groupe partageant un projet stratégique au service d’objectifs politiques. Elles travaillent en complémentarité pour poursuivre ces objectifs.

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Le modèle agricole productiviste et exportateur favorise l’utilisation de machines agricoles surpuissantes et high-tech, qui rendent l’agriculteur dépendant de l’ingénieur, du banquier, du numérique. Ces pratiques ont également un impact sur la destruction des communautés paysannes, l’environnement, l’aménagement du territoire, l’emploi rural, la santé, l’offre alimentaire. En somme, la logique « techniciste » et industrielle en agriculture affecte toute la société.


La bonne nouvelle ? Les paysannes et paysans innovent déjà !

Des inventeurs et des inventeuses, qui conçoivent, expérimentent, se réapproprient leurs outils de travail. Pour les accompagner, reproduire et enrichir ces initiatives le plus largement possible, L’Atelier Paysan s’est donné depuis 2009 une triple mission de transformation sociale :

1 - Recenser et développer des alternatives en agro-équipement :

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L’avantage d’avoir créé ces outils avec l’Atelier Paysan, c’est l’autonomie sur la ferme : c’est de pouvoir soi-même réparer ses outils, d’avoir des outils qui sont complétement adaptés à sa ferme.
Nathalie Urien - maraîchère en planches permanentes à Saint-Guyomard (56)

2 - Mener la « bataille culturelle » par une approche d’éducation populaire :

  • en organisant des moments d’échanges, d’apprentissage et de questionnement pour repérer et mesurer l’incidence des technologies sur les systèmes de production, la viabilité des fermes, et plus largement sur le modèle alimentaire ;
  • en s’inscrivant dans des programmes de mobilisation collective pour le développement rural avec de nombreux partenaires.

3 - Exercer un rapport de force pour sortir de l’impuissance :

  • en construisant un argumentaire critique face aux pratiques de suréquipement, de « gigantisme », et face aux investissements publics et privés dans les nouvelles technologies, par une activité de plaidoyer.
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Une démarche fondamentalement politique

(extrait du préambule des statuts de la SCIC SA de décembre 2021)

Beaucoup pensent que la machine est neutre («  ce n’est pas le fusil qui tue mais le tireur »). Nous pensons au contraire que la machine modèle notre imaginaire individuel et collectif et qu’elle pousse à la consommation, la suivante étant toujours contenue dans, et appelée par la précédente. La réduction de la démarche d’autoconstruction à une quête de gains de compétitivité montre bien que nous ne pouvons pas en attendre une subversion en soi - c’est le lot de bien des « alternatives ». L’autonomie à laquelle nous aspirons ne se trouve pas sur le marché et ne se conquiert pas par la participation à une quelconque compétition, aussi « alternative » semble-t-elle être. Nos pratiques d’autoconstruction s’inscrivent dans des rapports sociotechniques ; la recherche d’autonomie doit dès lors commencer par l’inventaire collectif de nos dépendances et par le choix parmi elles de celles dont il apparaît qu’elles contribuent à notre liberté individuelle et collective.

La proposition politique de l’Atelier Paysan contenue dans les ouvrages parus est celle d’une autonomie paysanne et alimentaire reconquise. Nous voulons la mettre en place à travers trois mouvements conjoints : la pratique d’alternatives comme démonstration que l’on peut faire autrement, l’entrée dans le rapport de force avec ce contre quoi nous luttons, et la mise en œuvre de l’éducation populaire comme moyen d’élucidation collective des rapports sociaux de dépendance. Ce dernier point est essentiel : de lui dépend la connaissance de cause sans laquelle alternatives et rapport de force sont condamnés à nourrir ce qu’ils entendent transformer. Ces trois mouvements ne sont pas séparables les uns des autres et c’est de l’équilibre de leurs dynamiques que surgit la transformation sociale.

Notre époque est celle du solutionnisme technologique, antithèse de l’élucidation et de la délibération collectives. Nous pensons que l’industrie est indissociable de la séparation des tâches et de la division du travail, et qu’en termes d’alimentation cela se traduit par une double ignorance des conditions de vie et notamment des contraintes économiques, sociales, géographiques et culturelles : ignorance de la part des paysans de la vie de leurs concitoyens et ignorance de la part des consommateurs de la vie des producteurs. Cette ignorance réciproque est une des causes du mécontentement alimentaire, et pour le combattre nous faisons, avec d’autres, des propositions de socialisation de l’agriculture et de la nourriture, dans le prolongement de notre démarche fondatrice de socialisation de la machine agricole.

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