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Démonstrations, témoignage & échanges sur des outils auto-construits adaptés au maraîchage

Démonstrations, témoignage & échanges. Le 13/11/2025 au GAEC Les mélilots, La Taillat, Meylan.

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Le jeudi 13 novembre une quarantaine de visiteurs et visiteuses se sont rassemblés au GAEC Les Mélilots (38) pour un temps d’échange et de démonstration d’outils auto-construits pour le maraîchage. Les objectifs de l’après-midi consistaient à présenter des solutions techniques adaptées à des pratiques agricoles qui préservent les sols et leur fertilité, et qui permettent de contrôler l’enherbement sans recours aux herbicides chimiques de synthèse.

Cette demie journée a été organisée à l’initiative de Grenoble Alpes Métropole, qui impulse depuis plusieurs années, avec ses partenaires, une dynamique de développement de pratiques agricoles biologiques ou assimilées sur le secteur de La Taillat, à Meylan. Plusieurs partenaires ont été associés à cet évènement : la chambre d’agriculture de l’Isère, la fédération des CUMA 38-73, l’ADABio et l’Atelier Paysan. L’Atelier Paysan a animé le programme et s’est appuyé sur la contribution de Benoît Thollin (Tiben), sociétaire de l’Atelier Paysan et associé du GAEC des Mélilots, jeune structure maraîchère et apicole installée sur le site en 2025. Exposés, témoignages, démonstrations et échanges se sont entremêlés pour illustrer les thématiques prévues.

Une année d’installation… et d’auto-construction !

Le GAEC a été créé en 2025 et dispose d’une superficie agricole de 4 ha mise à disposition par Grenoble Alpes Métropole. Il regroupe 4 associé.es, Thibaud, Aurélie, Léa et Tiben. Ses activités couvrent deux productions : le maraîchage diversifié et l’apiculture, en agriculture biologique.
Les quatre associé.es ont mûri leur projet agricole ensemble et leurs choix stratégiques et organisationnels sont le fruit de leurs expériences diversifiées, en particulier dans d’autres domaines professionnels. Un élément majeur de leur installation est d’avoir consacré la première année à installer les infrastructures pour entrer dans une phase de production avec un outil de travail confortable et adapté. Les 100 ruches sont installées, le maraîchage entre en production cet automne pour la vente des légumes d’hiver.

Un parc matériel en bonne partie auto-construit.

Cultibutte, vibroplanche à roulémiette, dents de décompactage sur barre porte-outil, bineuse à étoiles sur Barre porte-outil, bineuse à allées, enrouleuse-dérouleuse de bâche, distributeur d’engrais monté sur le vibroplanche… Les associé.es ont fait le choix de construire une partie de leurs outils. Tiben en a exposé les raisons :

  • Économique : le chiffrage des investissements dans des machines neuves à partir des devis des entreprises s’est révélé hors de prix. Auto-construire a été un moyen de réduire la facture, les kits outils étant éligibles aux aides aux investissements au même titre que des outils fabriqués et achetés neufs. Même en tenant compte du temps à consacrer aux constructions d’outils (temps non éligible aux subventions), l’auto-construction reste moins onéreuse que des outils prêts à l’emploi.
  • Technique : l’auto-construction permet de configurer les outils comme on le souhaite, et intégrer des préoccupations ergonomiques dès la construction. Par ailleurs, certains outils dont Tiben avait déjà l’expérience, ne sont pas disponibles dans le commerce. Les outils s’adaptent finement à l’itinéraire technique imaginé et non l’inverse.
  • Fruit de l’expérience : Tiben avait déjà auto-construit des outils pour l’espace maraîcher du CFPPA de Saint Ismier. Il note d’ailleurs que cette expérience s’est faîte progressivement : lors de ses premières rencontres avec des outils auto-construits dans des fermes maraîchères pendant son BPREA, il pensait ne jamais être capable de faire ça. Certains des outils auto-construits au GAEC étaient nécessaires pour déployer les techniques choisies (travail du sol en planches permanentes, binage, gestion des paillages, voiles et filets, etc.).

Construire soi-même répond au besoin d’adaptation fine aux pratiques et contextes. On a pu l’apprécier à plusieurs reprises à travers le témoignage de Tiben, que nous remercions grandement pour sa transparence, sa pédagogie et sa disponibilité. Les outils auto-construits permettent aussi des usages parfois non considérés par les fabricants (trop confidentiel par exemple). Ils restent évolutifs même une fois construits.

L’Auto-construction au service des pratiques agroécologiques.

Rappelons que les outils diffusés en plan sous licence libre par l’Atelier Paysan sont destinés à des pratiques agroécologiques. Ceux observés ce jeudi 13 novembre sont dans cette veine : gestion du sol pour en préserver la qualité et le potentiel de fertilité, contrôle des herbes par des méthodes efficaces sans herbicide chimique, ergonomie générale pour que le temps de travail soit soulagé par des solutions techniques moins fatigantes.
Les outils auto-construits sont résolument des réponses mais aussi des sources d’innovation agronomique. A l’exemple de l’épandage de compost en surface pour faciliter les semis ou plantation en direct sans être pénalisé par le désherbage pendant la culture.

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L’épandage de compost en surface facilite les semis ou plantation en direct sans être pénalisé par le désherbage.

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A gauche : Épandeur à fumier compost (en prêt / test au GAEC Les mélilots).
A droite : Distributeur d’engrais verts monté sur le vibroplanche.