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S’installer paysanne : retour sur les rencontre inter-associatives du 8 juin

Le 8 juin, une dizaine d’associations se sont retrouvées à Paris pour échanger sur les difficultés de l’installation agricole des femmes et les actions mises en œuvre pour y pallier. Même si les stéréotypes de genre restent tenaces dans les campagnes, nos réseaux fourmillent d’initiatives en tous... genre ! Panorama publié initialement dans la Lettre de l’agriculture durable (LAD) n°97 de Réseau Civam.

Rencontre nationale Civam "Femmes en Agriculture et Milieu Rural"
Co-organisée par la Fadear (1) et Réseau Civam, en lien avec la commission femmes de la Confédération paysanne, cette journée a réuni des représentant.es des Gab (2), des Amap (3), de l’Atelier paysan, d’Accueil paysans, de Terre de liens, des Adear, de la Confédération paysanne, du MRJC (4) et des Civam. Fil rouge du jour : les principaux résultats de l’enquête réalisée par la Fadear : Femmes paysannes : s’installer en agriculture. Freins et leviers (5).

Être en confiance et prendre confiance
Pour les différentes étapes du parcours d’une porteuse de projet agricole (de l’émergence au projet d’installation, la formation initiale et continue, l’intégration dans le milieu professionnel et l’accès aux aides, aux financements et au foncier), nos structures développent des initiatives pour atténuer les difficultés de l’installation des paysannes. Le Graap (6) des Hautes- Alpes nous a présenté en quoi le prisme du genre a fait évoluer son guide à l’installation agricole (7) réalisé avec l’appui d’une sociologue. Les Amap d’Île-de-France nous ont parlé des outils d’accompagnement mis en place sur leur territoire : l’étude et les podcast réalisés en 2017 "Qui sont les paysannes en Amap ?", le groupe en non mixité choisie les Josianes (pour Joyeuses et Singulières paysannes), un voyage d’étude, un documentaire sur les femmes paysannes en Ile de France, etc.

L’Adage Civam 35 propose 3 à 5 formations par an en non mixité (ouvertes aux porteuses de projet) sur des thématiques techniques et métier pour "être en confiance et prendre confiance" ! Toujours dans l’optique d’évoluer dans un milieu majoritairement masculin, la commission femmes de la Conf’ propose des sessions de formation à l’autodéfense féminine et du théâtre forum. Elle porte aussi la question d’une DJA (Dotation jeune agriculteur) majorée pour les femmes, débat non tranché…

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Parité, marrainage
Si les femmes représentent près du quart des chef.fes d’exploitations aujourd’hui, elles restent très minoritaires dans les instances de gouvernance de nos structures. Comment y remédier ? Inscrire la parité (progressive) dans leurs statuts, mobiliser des outils de la sociocratie pendant les CA (tour et temps de parole), former les paysannes à "devenir Ambassadrices de l’égalité Femme-Homme", développer une pépinière d’administratrices et un système de marrainage : telles sont les solutions mises en place par le réseau Bio.

À travers le projet "genre et sexualité en milieu rural", la MRJC a pu développer des actions et des outils autour des stéréotypes de genre, les situations d’oppression, etc. Le site Unique en mon genre est une belle mine d’infos sur le sujet.

Enfin, le Civam 44 a pu témoigner du rôle des femmes dans les changements de pratiques sur les fermes à travers la chronique de son groupe non-mixte (voir Lad 90). Empowerment, harcèlement, intérêts de la non mixité, stéréotype de genre masculins ancrés dans le milieu agricole, équilibre vie pro-vie perso... nombreux furent les sujets d’échanges de cette journée qui s’est clôturée par une réflexion en ateliers pour faire bouger nos politiques publiques, nos structures associatives et nos fermes !
Sixtine Prioux, Réseau Civam.