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« Des technologies adaptées pour réintégrer la valeur ajoutée sur les fermes »

Pour Fabrice Clerc, co-gérant de l’Atelier paysan, la MCDR UsageR·E·s va permettre d’élargir le travail de recensement, d’analyse et de diffusion des innovations à d’autres thématiques et usager·e·s.

Plan d'une brosse a blé
Quel lien peut-on faire entre la a MCDR UsageR·E·s et le précédent programme ?
La MCDR UsageR·E·s constitue un prolongement de la MCDR Usages, qui nous a permis d’explorer une façon différente d’innover en agriculture en partant des besoins de chacun et des usages pour développer des technologies appropriées : outils, machines et bâtiments. Avec ce nouveau programme nous voulons élargir la participation, en partant des usager·e·s, paysans et paysannes mais aussi créateurs et créatrices d’activités en milieu rural pour développer le recensement, l’analyse et la diffusion d’innovations par les usages.
Nous continuons à l’Atelier paysan le travail sur la question des outils mais le champ s’élargit à d’autres dimensions grâce aux partenaires de ce programme, Réseau Civam, le Réseau national des espaces-test agricole, Solidarité paysans, le Mouvement inter-régional des Amap, Gaec et société, Cap Rural et l’Atelier des jours à venir. Nous souhaitons creuser certaines thématiques comme l’installation et la transmission, les paysans en difficulté ou la place des femmes.

À quels besoins ou problématiques ces innovations par les usages répondent-elles ?
Solidarité paysans explique que le poids des investissements oriente le choix des agriculteurs et conduit à des impasses économiques et techniques. Il faut donc penser ces questions avant l’installation et partir des usages de chacun pour limiter les investissements inutiles. Le dimensionnement des outils, leur partage ou leur appropriation dans les espaces-test est aussi un axe de travail intéressant, pour la production mais aussi la transformation. Dans cette MCDR, on pourra aussi s’inspirer d’initiatives qui permettent aux paysans de devenir acteurs de la rénovation de leurs logements et qui ont des impacts très positifs, des formes d’auto-réhabilitation accompagnée.
Plus largement, le fait d’avoir des technologies adaptées aux fermes permet de réintégrer la valeur ajoutée sur ces fermes. Le problème c’est qu’actuellement les dynamiques de recherche et développement (R&D) concernent presque exclusivement l’industrie de la transformation et non, par exemple, des paysans-boulangers qui ont besoin d’un four à pain.

Comment travaille l’Atelier paysan sur cette R&D ?
La R&D, pour nous, c’est le fait d’accompagner des groupes de paysans sur des besoins émergents de la réflexion jusqu’à l’utilisation. La première étape est d’identifier les besoins. On réalise ensuite un cahier des charges, puis on propose des idées, on affine et on met en place une session de prototypage participatif. Dans la filière de boulange paysanne, il n’y a par exemple pas de technologie à taille humaine pour nettoyer les grains de blé avant de faire de la farine. Aujourd’hui nous avons réalisé une quatrième version des plans de cet outil, une brosse à blé.
À la fin de la MCDR Usages, on a également créé des livrets thématiques, par exemple sur la transformation à la ferme où il y a un côté technique mais aussi une dimension politique. Nous avons aussi publié un guide méthodologique sur les TRIP, les Tournées de recensement des innovations paysannes pour faciliter le recensement des idées ou des pratiques.