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[AVEC LES COLLECTIFS ANTI-5G LYONNAIS] ...Ou quand l’Atelier Paysan débarque en ville

lundi 28 septembre 2020
[AVEC LES COLLECTIFS ANTI-5G LYONNAIS] ...Ou quand l’Atelier Paysan débarque en ville

Samedi 19 Septembre 2020, l’Atelier Paysan a participé à l’événement organisé par les collectifs anti 5G lyonnais. Manifestation, chaîne humaines, village associatif et cycle de conférences / tables rondes. Récit d’une journée de stand rural et militant au cœur de la ville.

L’Atelier Paysan était représenté pour l’occasion par Ilan et Nicolas, tous deux sociétaires, les contraintes de tenue d’un stand sur les berges du Rhône ne leur ont malheureusement pas permis de participer à la manifestation.

Les organisateurs de l’événement étant tous des collectifs « urbains », il nous a semblé nécessaire d’aller y présenter les raisons de l’opposition « rurale » au déploiement de cette nouvelle norme de l’internet mobile. Le public, lui aussi urbain et globalement peu informé des enjeux du machinisme agricole et de l’offensive en cours autour de l’agriculture connectée, fût très réceptif… Moyennant quelques ajustements !
Par exemple, les premières démonstrations de canne à planter par Ilan déclenchèrent de vives réactions au moment de « et là, on met l’engrais ». Une fois l’habitude prise de préciser « engrais organique », les retours furent bien plus chaleureux !

De manière générale, les retours ont été curieux et enthousiastes parmi les visiteurs du stand, dont beaucoup étaient proches de mouvements écolos ou citoyens et opposés à la 5G.
Pourtant, plutôt que des catalogues d’outils, c’est un poster publicitaire pour une gamme de tracteurs bourrés de testostérone et d’électronique « connectée », récupéré dans un vieux numéro d’Entraide, qui nous a permis d’illustrer la situation actuelle !
Au prix de quelques raccourcis et simplifications, nous pouvions illustrer notre point de vue par l’exemple de la grosse moissonneuse qui oblige à abattre les haies pour faire un grand champ, mettant en avant une technologie qui façonne des pratiques.
De même : disparition de nombreux paysans, endettement des fermes, dette qui oblige à continuer dans le même mode de production, la mécanique meurtrière marque les esprits.

Les visiteurs et visiteuses se sont succédé, au point de nous obliger à répondre en mangeant. Jusqu’à ce qu’éclate un gros orage en fin d’après-midi. Les barnums ayant été interdits par la préfecture, Covid oblige, le rangement se fit en courant entre les gouttes !

La conférence du soir vit se succéder à la tribune des collectifs, associations et délégations d’autres pays européens. Mais si la largeur du front du refus est enthousiasmante, l’hétérogénéité des points de vue est grande. Opposants pour des raisons sanitaires, pour des raisons de libertés individuelles, ou bien demandant d’abord la fibre optique et la 4G partout, on y trouvait également des collectifs s’opposant plus radicalement à un modèle de société. De même, les interventions des diverses délégations européennes ont montré une nette divergence entre certains pays (Allemagne, Pays Bas...), engagés dans une procédure de pétition européenne, et d’autres comme l’Espagne ou la France, beaucoup plus remuants.

La 5G est mise en avant pour des raisons aussi absurdes que celle de permettre la chirurgie à distance, sans mesurer l’horreur que représenteraient des chirurgiens regroupés en call center, opérant à distance dans des hôpitaux de province robotisés ! De même, la nécessité de la 5G est désormais justifiée par Amélie de Montchalin, ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, au titre des besoins agricoles. Plus d’infos ici

Plus que jamais il nous faut faire savoir que le refus des high-tech est aussi un des grands enjeux agricole, et que l’agriculture connectée n’est pas un futur souhaitable. Au contraire, elle est la radicalisation du modèle agro-industriel actuel. Bref, une agriculture sans paysan-ne-s fournissant une alimentation totalement inégalitaire.