Accompagnons les futur·e·s paysan·ne·s à l’autonomie technologique : NON à la réforme du VIVÉA !
lundi 15 octobre 2018
La volonté politique du VIVEA (fonds de formation des agricult·eurs·ices) est d’interdire l’accès aux formations dites techniques aux porteurs de projets qui veulent s’installer. À partir du 1er janvier 2019, les futur·e·s paysan·ne·s ne pourront plus accéder à la transmission des savoirs et savoirs faire en Agroécologie Paysanne. C’est pourtant la base.
Signez et relayez la pétition lancée par le réseau InPACT (dont l’Atelier Paysan) et la Confédération Paysanne !
Le fonds de formation VIVÉA est sur le point de se désengager de la prise en charge des Formations à l’Émergence de projets, ainsi que des formations techniques, permettant d’accompagner de futur·e·s candidat·e·s à l’Installation en agriculture.
Nous interpelons VIVÉA et les pouvoirs publics car non seulement nous devons continuer à former ces publics avant leur installation, mais plus encore intensifier radicalement l’effort de d’accompagnement au renouvellement des populations paysannes. Ces dispositifs ont maintes fois démontré leur utilité sociale et professionnelle, aussi bien sur le plan de l’installation de nouvelles et nouveaux paysan·ne·s que sur celui de la pérennisation de fermes déjà existantes. Dans un contexte de renouvellement intense des populations agricoles, principalement porté par l’installation de populations non issues du milieu agricole, donc en besoin intense qu’acquisition de compétences. Dans un contexte de nécessaire renouvellement d’un modèle agricole et plus largement alimentaire totalement à bout de souffle.
La majorité des formations proposées par l’Atelier Paysan sont rendues accessibles aux paysan·ne·s de par l’existence même de ce fonds de formation : ce désengagement remet donc en cause notre capacité à transmettre au quotidien ces savoirs et savoir-faire paysans, alors même qu’une approche radicalement différente de la machine est possible, car il est temps de remettre l’outil à sa place : au service d’un agriculture qui a du sens. Alors que le besoin du public est réel et s’exprime chaque jour plus intensément dans les campagnes.
Etre autonome sur sa ferme, c’est pouvoir choisir, adapter, ajuster au quotidien son outil de travail, en pleine connaissance, donc conscience. Histoire, par exemple, de ne pas passer sa vie à ne pas pouvoir rembourser de grandes et belles machines inutiles.
Une (ré)appropriation fine des technologies paysannes constitue l’un des enjeux fondamentaux de l’installation au même titre que l’accès au foncier, la connaissance agronomique ou encore la maîtrise des outils de gestion d’une ferme au quotidien… En supprimant les formations favorisant l’émergence de projets dans toute leur diversité, et les formations techniques, VIVÉA favorise une vision de l’agriculture contradictoire avec celle de l’agroécologie paysanne : pour les futur-e-s paysan-ne-s, seules seront à présent éligibles les formations dites « relatives à l’acquisition de compétences entrepreneuriales ». Cela dit beaucoup du modèle agricole envisagé. Apprendre le bon geste paysan, dès le début, n’est plus du tout la priorité.
Ces mesures radicales, que le VIVÉA prévoit de mettre en place dès janvier 2019, seront d’autant plus brutales pour les structures d’accompagnement qu’aucune transition n’est prévue pour leur permettre de s’adapter à ce changement, et ainsi leur permettre de proposer des alternatives aux paysan·ne·s en devenir. Avec pour conséquences à prévoir : un impact désastreux sur les dynamiques d’installation, laissant ces dernièr·re·s sans solution pour mûrir leur projet, développer leur compétences indispensables et spécifiques avant de s’installer.
Pour soutenir l’installation et la pérennisation des paysan·ne·s, à travers le développement d’outils adaptés et la transmission de savoirs et savoir-faire paysans, signez et relayez la pétition lancée par le réseau InPACT (dont l’Atelier Paysan) et la Confédération paysanne !
Déjà 15 000 signatures à ce jour, il est important d’en recueillir un maximum pour le 22 octobre, n’hésitez donc pas relayer ce message !
